Scanner-Incidents/accidents

En matière d’exposition ionisante aux Rayons X


En radiologie, il ne s’agit pas véritablement « d’irradiation » (terme à réserver aux doses de rayonnements ionisants utilisés en radiothérapie à des fins de traitements ou lors des accidents nucléaires). Il faut simplement parler en Radiologie « d’exposition ionisante ». De manière générale, aucun risque n’a pu être démontré chez les patients compte tenu des faibles doses utilisées et des précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée et le nombre d’incidences nécessaires sans compromettre la qualité du diagnostic (obligation légale par transposition en droit français de la directive européenne Euratom 97/43, posant les principes de justification de l’examen, d’optimisation et de limitation de dose).

L’unité d’exposition ionisante est exprimée en milliSiverts (mSv). Il n’y a aucune preuve d’effet sur la santé humaine au-dessous de 100 mSv. Un scanner délivre entre 2 et 10 mSv selon la localisation et son mode de réalisation.

Par comparaison, l’exposition ionisante naturelle notamment d’origine tellurique (composition du sous-sol) ou cosmique (soleil en particulier) voire aérique (radon), correspond à 0,4 mSv en moyenne par an. Cette valeur concerne le niveau de la mer, et vivre en montagne (réduction de la protection atmosphérique) ajoute une exposition ionisante de l’ordre de 0,5 mSv/an par 1 000 m d’altitude (environ 2 mSv/an à La Paz en Bolivie à 4 000 m). Lors des transports aériens, l’exposition supplémentaire est de 5 mSv par heure d’avion, voire 10 mSv/h en vol supersonique. Dans le centre de la France ou en Belgique (sol sédimentaire), l’exposition ionisante annuelle naturelle est de l’ordre de 2,4 mSv, pour environ 3,5 mSv en Bretagne (sol granitique). Dans certaines régions du monde, la dose moyenne annuelle d’exposition ionisante naturelle cumulée peut atteindre 100 mSv/an (Iran).

Tous les radiologues de l’Institut répondent aux normes européennes en matière de formation en radioprotection des patients, utilisant le principe ALARA (acronyme anglosaxon pour « As Low As Reasonably Achievable ») consistant à n’utiliser que des doses minimales de Rayons X raisonnablement acceptables afin d’obtenir un niveau de qualité diagnostique suffisant, se référant régulièrement aux Niveaux de Référence Diagnostique (NRD) et transmettant régulièrement leur recueil de données aux autorités compétentes (IRSN).

Pour les femmes enceintes ou susceptibles de l’être, des précautions doivent être prises systématiquement et c’est pourquoi il est important de signaler si vous êtes ou pouvez être dans cette situation (retard de cycle, arrêt ou oubli de pilule etc.). Des tableaux informatifs sont exposés dans chaque déshabilloir des salles où sont générés des Rayons X.

Les produits de contraste


Éventuellement injectés lors des examens radiologiques, quelle que soit leur voie d’abord, sont très exceptionnellement source d’incidents ou accidents, toutes les précautions étant prises pour les éviter. Ils n’en demeurent pas moins imprévisibles et peuvent être :

  • Locaux : sortie du produit du site d’injection (extravasation). Les extravasations articulaires lors des arthrographies sont sans danger et celles après injection intraveineuses ne sont dommageables qu’avec de grandes quantités injectées. Les améliorations dans la composition chimique des produits actuellement utilisés en ont considérablement minimisé les conséquences. Elles peuvent provoquer un gonflement transitoire au site d’injection, qui sera traité localement par application d’un pansement alcoolisé ou d’une vessie de glace et il vous sera conseillé de surélever votre bras dans les heures suivant l’injection. Le médecin radiologue pourra demander à vous revoir 24 ou 48h après l’incident pour vérifier que tout est bien rentré en ordre .
  • Généraux : là encore les produits récents ont fait d’énormes progrès et sont bien mieux tolérés que par le passé.
      – Allergie
      – Insuffisance rénale, le plus souvent transitoire

Enfin, toute voie d’abord ou toute introduction d’un corps étranger dans une cavité naturelle, qu’elle soit intra-veineuse, intra-artérielle, intra-thécale (ponction lombaire), intra-articulaire, intra-salivaire ou intra-utérine, expose aussi à un risque infectieux . Là encore, toutes les précautions sont prises pour éviter ces complications avec asepsie rigoureuse et désinfection locale avant tout geste médical, utilisation maximale de matériel à usage unique et stérilisation réglementaire à l’aide d’un autoclave.

A noter que les produits administrés par voie orale ou anale pour les examens digestifs (baryte ou hydrosolubles) sont intégralement éliminés par les voies naturelles et sont donc habituellement sans aucune conséquence sur l’organisme (il est juste recommandé d’éviter les hydrosolubles en cas de maladie intestinale inflammatoire du tube digestif type Crohn ou Recto-Colique Hémorragique, car ils pourraient favoriser une poussée aiguë de la maladie).